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Histoire de la Ferme d'Hougoumont

Une propriété dans un cadre paisible

À la veille du 18 juin 1815, Hougoumont était un élégant château-ferme situé sur les plaines ondulantes du champ de bataille de Waterloo et de Braine l'Alleud. Il se composait d'un manoir avec une chapelle attenante, d'une grande grange, d'étables, d'écuries, d'une ferme, d'un jardin à la française et de trois vergers clos. Le jardin d'agrément surélevé, délimité par une balustrade sur toute sa largeur, était aménagé selon les motifs complexes de la conception française ; les légumes étaient plantés dans des couleurs contrastées pour l'effet visuel et les arbres du verger étaient symétriquement espacés.

©Patrice Courcelle

Le 18 juin 1815, tout bascula
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Au cours de la bataille féroce qui a éclaté le lendemain, la bataille de Waterloo, Hougoumont a été presque totalement détruite. Pour tout son charme bucolique, il s'est avéré essentiel à la protection du flanc droit de l'armée alliée de Wellington. Il constituait un obstacle à une attaque de flanc des Français sur la ligne alliée et Napoléon devait le neutraliser à tout prix. Aucun des deux camps ne pouvait céder et plus de 15 000 soldats de différentes nationalités se sont engagés dans cette poche de quelques hectares. Des récits dramatiques racontent comment les deux camps ont donné le meilleur d'eux-mêmes. À la fin de la journée, on estime à 5 000 le nombre de morts et de blessés dans l’épisode le plus sanglant de toute la bataille.

©Patrice Courcelle

Il ne restait plus grand-chose d’Hougoumont. Le manoir et la plupart des bâtiments agricoles avaient été la proie des flammes, les murs d'enceinte avaient été en grande partie détruits, les bois, les jardins et les vergers avaient été dévastés. En reconnaissance de son importance singulière dans la victoire des alliés et pour honorer les hommes courageux qui y ont combattu et y sont morts, Hougoumont a ensuite été préservé comme lieu de mémoire. En 1816, le roi Guillaume Ier des Pays-Bas s'est particulièrement intéressé à sa vente au comte François de Robiano, afin d'assurer sa préservation. Au cours des deux siècles suivants, Hougoumont est resté une ferme en activité, mais les granges et le corps de ferme n'ont jamais été reconstruits et le petit château est resté - et reste - une ruine poignante. En 2003, le descendant de Robiano et dernier propriétaire privé, le comte Guibert d'Oultremont, a transmis Hougoumont au gouvernement régional wallon.

Des rénovations entreprises en 2015

À l'approche du bicentenaire de la bataille de Waterloo en 2015, un groupe de particuliers en Belgique et au Royaume-Uni a lancé le projet Hougoumont, un plan extrêmement ambitieux visant à réparer et à stabiliser les bâtiments restants. Un effort collectif remarquable, avec le soutien du gouvernement britannique, de la Région wallonne, de l'armée néerlandaise, de l’horloger Breguet et de nombreux particuliers généreux, le projet a été achevé à temps pour une glorieuse ouverture le 17 juin 2015 - la veille de la commémoration du bicentenaire - en présence du Prince de Galles, de la Princesse Astrid de Belgique et des descendants des principaux commandants militaires, Wellington, Bonaparte, Blücher et du Prince héritier Guillaume d'Orange-Nassau.

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Un projet de restauration des jardins en 2027

Les jardins d’Hougoumont n'ont jamais été restaurés et, avec le temps, le grand verger, sur lequel s'étaient déroulés tant de combats, s'est détérioré pour devenir une terre arable sans relief. Il y a environ cinq ans, une initiative privée a été lancée pour achever la restauration d’Hougoumont en recréant les jardins et le verger, permettant ainsi l'apothéose de l'ensemble du site en tant que lieu de mémoire du conflit et du sacrifice et, finalement, en tant que monument à la compréhension, la réconciliation, la paix et l'espoir. La Région wallonne et Kléber Rossillon, la société qui gère le musée et le site historique du champ de bataille, ont accepté de consacrer des ressources considérables à la recréation du jardin à la française, du potager et du verger.

©Patrice Courcelle

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